22 avril 2025
Carney a supervisé des hôpitaux à but lucratif. Aujourd’hui, il ne dit pas un mot sur le système de santé public canadien.
VANCOUVER - Jagmeet Singh demande au chef libéral Mark Carney de jouer cartes sur table quant à son rôle dans les soins de santé à but lucratif, mais aussi de s’engager, sans hésitation, à faire respecter la Loi canadienne sur la santé et à mettre fin à la privatisation des soins de santé au Canada.
Même si M. Carney affirme que « la santé n’est pas une entreprise », ses antécédents prouvent le contraire.
En tant que président de Brookfield Asset Management, M. Carney a supervisé l’un des plus grands exploitants d’hôpitaux privés d’Australie, soit Healthscope, une société qui a fait des économies sur le dos des patients, sous-payé son personnel et laissé tomber les patients, et ce, tout en engrangeant des milliards de dollars de bénéfices aux investisseurs nord-américains.
« L’entreprise de Mark Carney a fait des économies sur le dos des patients, sous-payé son personnel et s’est enrichie alors que la qualité des soins de santé était en déclin », a déclaré M. Singh. « Aujourd’hui, il ne veut même pas s’engager à faire respecter la Loi canadienne sur la santé. Les Canadiennes et les Canadiens méritent de savoir s’il a l’intention de réduire de 28 milliards de dollars le budget des soins de santé et traiter nos hôpitaux de la même manière que Brookfield l'a fait à l'étranger. »
Un audit réalisé en 2025 a révélé que Healthscope ne respectait pas les normes de sécurité de base dans le cadre d’un accord hospitalier public-privé. En même temps, Brookfield a transféré plus de 2,5 milliards de dollars de bénéfices à des investisseurs nord-américains et a sous-payé les travailleuses et les travailleurs d’au moins 21,7 millions de dollars.
M. Carney a proposé des coupes de 28 milliards de dollars, notamment dans les transferts en matière de santé. Lorsqu’on lui a demandé s’il ferait respecter la Loi canadienne sur la santé contre la privatisation, comme ce qui se passe en Alberta, il a esquivé la question en disant qu’il « travaillerait avec les provinces ».
« L’homme qui a présidé une machine mondiale de privatisation refuse de dire s’il s’arrêtera là », a déclaré M. Singh. « Les Canadiennes et les Canadiens ne devraient pas avoir à deviner la position de leur premier ministre sur les soins de santé publics.
Au Canada, la Loi sur la santé interdit la surfacturation, mais pas les prestations à but lucratif. Si M. Carney apporte le même plan en matière de soins de santé à but lucratif à Ottawa, avec des réductions, des échappatoires ou en refusant d’appliquer les règles, nous pourrions assister à davantage d’accords privés, à une aggravation des pénuries de personnel et à une lente érosion des soins de santé publics sur lesquels compte la population.
M. Singh a formulé une demande claire :
Mark Carney empêchera-t-il les entreprises comme la sienne de profiter des soins de santé canadiens en appliquant et en renforçant la Loi canadienne sur la santé ?
Les néo-démocrates veulent :
- Appliquer la Loi canadienne sur la santé et pénaliser les provinces qui la violent ;
- Interdire aux entreprises américaines d’acheter des services de santé canadiens ;
- Mettre en place un régime universel d’assurance médicaments en commençant par les médicaments contre le diabète et les produits de contraception sous ordonnance et en l’étendant aux médicaments essentiels dans un délai d’un an ;
- Mettre fin à la privatisation détournée au moyen d’accords de partenariat public-privé dans le secteur hospitalier ;
- Garantir l’accès à un médecin de famille ou à une équipe de soins d’ici 2030 ;
- S’attaquer à la pénurie de personnel infirmier en faisant davantage de recrutement et en améliorant les conditions de travail.
« Mark Carney s’est enrichi grâce à l’échec de soins de santé à but lucratif », a déclaré M. Singh. « Nous ne le laisserons pas introduire ce modèle au Canada ni ne laisserons la porte ouverte pour que Donald Trump puisse s’emparer d’une partie de nos soins de santé publics. »